Ferrari F1 : Un tour de piste avec télémétrie

Ferrari F1 : Un tour de piste avec télémétrie

Le voyage de Ferrari.com dans le monde fascinant et complexe de la télémétrie se poursuit. Après avoir compris plus en général, nous essayons d'appliquer la théorie à la pratique en nous laissant guider par l'un des experts de la Scuderia Ferrari, l'ingénieur véhicule de Kimi Raikkonen, Giuliano Salvi, qui nous a fourni les éléments pour comprendre la signification de certains graphiques qui, à première vue, ils peuvent sembler n’être rien de plus que des gribouillages. Pour ce genre d'exercice nous avons utilisé des graphiques de 2013. Un graphique concerne le tour d'un seul pilote, l'autre propose les deux pilotes comparés sur le même tour le plus rapide réalisé aux essais. La comparaison est l'une des opérations que les ingénieurs de Formule 1 effectuent systématiquement pour tenter d'optimiser les performances des deux voitures sur la piste, en combinant les informations et en essayant de suggérer à chaque pilote où il est possible de gagner quelques centimes sur le temps final.

Les paramètres. Toutefois, avant d’expliquer la comparaison, il est nécessaire de comprendre les paramètres présentés dans le graphique. La première ligne partant du haut est celle de la boîte de vitesses : elle indique quel rapport est engagé. La seconde est celle de la direction : lorsqu'elle est stable la direction n'est pas sollicitée car le conducteur est en ligne droite. Lorsque la ligne culmine vers le bas, le pilote tourne à droite, lorsqu'elle culmine vers le haut, il fait face à un décalage vers la gauche. La troisième ligne indique l'utilisation du DRS, l'aileron arrière qui peut être ouvert en qualifications et en course lorsque l'écart avec la voiture qui le précède est inférieur à une seconde. Comme le montre le graphique, la piste sur laquelle vous roulez prévoit l'ouverture du DRS dans la ligne droite d'arrivée, puis à nouveau après le premier virage. Pour le reste la ligne est à zéro, sauf pour se relever avant la fin car le pilote est revenu dans la zone DRS à proximité de la ligne d'arrivée. La quatrième ligne est celle relative à l'utilisation de l'accélérateur : c'est une double ligne puisque sont représentés à la fois la volonté du pilote et ce qui se passe réellement avec l'utilisation de l'électronique de commande. Dans ce cas, on remarque que les deux voitures démarrent le tour avec l'accélérateur au maximum car elles sont sur une ligne droite. Mais alors vous remarquez que la ligne de puissance offerte par le moteur diminue tandis que celle de la pédale continue. C'est parce que le limiteur de régime est entré en service. Une fois cette limite atteinte, une cartographie électronique impose de couper la puissance, quelle que soit la volonté du pilote, pour protéger le moteur.

Lignes complémentaires. En continuant d'observer le graphique, on remarque alors deux lignes presque complémentaires. Quand l'un descend l'autre monte, et inversement : ce sont ceux relatifs à la vitesse et à l'utilisation du frein. Dans la deuxième partie du tour, il est également possible d'observer quelques partialisations puisque la courbe des poussées de vitesse n'est pas aussi raide qu'à d'autres points. Nous arrivons maintenant à la partie inférieure du graphique, où sont contenues d’autres informations importantes. La ligne dentelée indique une cellule de pesée, une référence particulièrement utile dans les comparaisons, pour comprendre les trajectoires que font les deux pilotes et corriger les différences pénalisantes. La ligne noire indique le vent, qui doit toujours être surveillé pour ajuster la voiture selon qu'elle soit à l'avant ou à l'arrière, tandis que la ligne verte indique une cellule de pesée qui surveille les éventuels contacts de la planche, le patin en bois positionné au bas de la voiture, au sol. La dernière ligne indique plutôt le Kers, un instrument devenu Ers en 2014 mais qui n'est plus sous le contrôle direct du pilote. Ce graphique permet de comprendre les temps d'utilisation et de charge de l'appareil qui mettait à disposition environ quatre-vingts chevaux supplémentaires pendant quelques secondes à chaque tour.

La comparaison. Dans le graphique comparatif, vous pouvez observer les différences dans le style de conduite des deux conducteurs. Le pilote bleu et le pilote rouge, étant donné que les différences sont minimes sur le tour, dessinent des graphiques presque identiques mais si vous regardez autour de vous notamment dans la gestion de l'accélérateur et du freinage et observez le graphique de vitesse vous remarquerez des différences intéressantes. En regardant la première partie du graphique de vitesse et de freinage, vous pouvez voir que le conducteur rouge freine plus brusquement mais plus prêt à remettre l'accélérateur dès qu'il passe le sommet de la courbe. En revanche, le conducteur bleu a un style de conduite progressif, il freine légèrement plus tôt mais avec moins d'intensité, obtenant ainsi le résultat de pouvoir moins réduire la vitesse lors du freinage. Directement dans le graphique des accélérateurs et des freins, vous pouvez remarquer une ligne supplémentaire, c'est la comparaison entre les deux pilotes en fonction du temps au tour. Les ingénieurs comparent continuellement le travail des deux pilotes pour tenter d'obtenir le meilleur résultat possible. C'est une question de millièmes, mais c'est ainsi qu'on s'améliore, qu'on comble des écarts de quelques secondes et qu'on parvient à atteindre le sommet.

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