Empattement rallongé et attaque sur Liberty : une « mauvaise » Ferrari est en train de naître

La Rossa a des idées claires pour 2018 : l'objectif est de revenir à l'excellence, sur et hors piste.

Empattement rallongé et attaque sur Liberty : une « mauvaise » Ferrari est en train de naître

Attaque puissante. Total, direct, assourdissant. Ferrari joue sur deux tableaux, et le fait avec ses cartes exposées, pour revenir à dicter le rythme en F1. Ces dernières semaines, la Red Team a réservé un accueil particulier aux nouveaux propriétaires du Cirque, s'imposant ainsi comme le dernier bastion d'une F1 exclusive et sélective. Dans sa bataille particulière contre la "standardisation" des moteurs et l'américanisation de la catégorie, Maranello a trouvé le meilleur soutien possible, une Mercedes qui - quoique de manière plus diplomatique - a embrassé la cause du Cavallino.

Si Liberty Media œuvre pour une F1 plus accessible, techniquement facile et attractive pour les nouveaux investisseurs, Ferrari réclame un maximum de liberté de conception et d'expérimentation, s'opposant au nom d'une lignée à défendre une catégorie avec "des voitures toutes pareilles et des moteurs simples" parole de Marchionne, qui tonna alors : «Avec les nouveaux contrats, il nous faut deux minutes pour abandonner une F1 qui ressemble à NASCAR, et nous ne plaisantons pas." Le manager italo-canadien veut éviter que Ferrari ne joue le rôle d'un figurant de luxe dans un nouveau "jeu" hypothétique des Yankees, tout en paillettes et en spectacle, mais loin de l'ADN qui a fait de la F1 la catégorie reine du sport automobile.

Il s'agit d'un discours clairvoyant, qui embrasse la décennie à venir, mais qui repose sur un postulat essentiel, à savoir le retour de Ferrari au sommet dans l'immédiat. Le Cavallino est fatigué de regarder par la fenêtre les autres gagner, il a désespérément besoin de soulever des trophées, de retrouver un rôle hégémonique dans cette F1 qui, dans le monde entier, est synonyme de Ferrari. C'est pourquoi, avant la bataille (qui vient de commencer) avec Liberty sur la future réglementation, celle en piste contre Mercedes doit être gagnée. Sans grands noms du marché technique, les dirigeants de Cavallino ont suivi le modèle horizontal, celui utile pour "libérer les talents et les ressources internes", un mantra désormais cher à Marchionne.

La Ferrari en préparation, projet 669, devra bénéficier des avantages de la très bonne SF70H, sans toutefois hériter de ses défauts. C'est pourquoi les techniciens ont opté pour un empattement légèrement plus long, utile pour avoir plus de stabilité et générer plus de charge dans ces virages rapides qui restent la propriété exclusive de Mercedes. Vous ne pouvez pas prendre l'avion pour Monte Carlo et être payé à Silverstone, vous avez besoin d'une voiture rapide partout. L’autre grand défi est évidemment représenté par le groupe motopropulseur. Situation digne du célèbre paradoxe de Zénon ; l'Armée rouge, comme s'il s'agissait d'Achille avec la tortue, donne souvent la sensation de s'approcher de la cavalerie de Stuttgart, sans toutefois avoir la possibilité concrète de l'atteindre. On ne peut pas gagner avec une direction tordue à Budapest et prendre une demi-minute d'avance à Monza, le concept est le même que ci-dessus.

Le remaniement intervenu au sein du département moteur, avec Iotti remplaçant Sassi, doit également être vu dans cette perspective. Au-delà des déclarations habituelles, il est clair que Marchionne n'a pas aimé les problèmes sur le banc avec le dernier moteur de 2017, celui qui était initialement censé causer des problèmes à Mercedes, mais cela s'est plutôt avéré être un but contre son camp sensationnel ( lire Malaisie et Japon).

Parce que Ferrari a commencé cette 2018 avec un objectif déclaré, cette fois sans superstition ni pré-tactique : remporter le prochain Championnat du Monde. Les erreurs et les faux pas ne sont pas autorisés, mais les actes de bienveillance, les concessions à la concurrence ou les compromis politiques ne le sont pas non plus. Marchionne a dédouané une "mauvaise" Ferrari, qui ne souffre pas de complexes d'infériorité et souhaite affirmer le poids de sa tradition, sur et hors piste.

Antonino Rendina


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